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Les PN dans le rétro : PERFDUB, plus qu’actif en 2021

Le Projet National PERFDUB a réalisé ses dernières campagnes expérimentales afin d’asseoir ses conclusions sur des bases solides et fabriqué des corps d’épreuve pour des essais à long terme au-delà du cadre du projet.

Groupe de travail « Méthodes d’essai » :
Les méthodes d’essai ont été finalisées suite à la réalisation d’une dernière campagne d’essais croisés ayant rassemblé un grand nombre de laboratoires, qui a permis d’y apporter les dernières améliorations et d’en déterminer les données de fidélité. Elles ont été transmises aux groupes d’experts (GEF 8 et GE DUB) chargés des normes d’essai par la commission de normalisation P18B.

Groupe de travail « Ouvrages anciens » :
Le travail a consisté à analyser les résultats des investigations et mesures in situ sur l’ensemble des ouvrages auscultés (dont le plus ancien est le Pont Boutiron construit par E.Freyssinet en 1912) afin d’apporter des éléments permettant d’améliorer la modélisation du vieillissement des ouvrages et d’orienter le choix des critères de performance pour les différentes classes d’exposition. Ainsi pour ce qui concerne la carbonatation, il a pu être démontré que l’essai de carbonatation accélérée permettait d’accéder à des prévisions suffisamment fiables de la profondeur de carbonatation à long terme et que certaines règles de l’approche prescriptive étaient parfois excessivement sécuritaires. A l’opposé, l’investigation menée sur des ouvrages en milieu marin a montré tout l’intérêt de la méthode performantielle pour mieux prévenir les risques de corrosion des armatures.

Groupe de travail « Modélisation » :
La modélisation a été utilisée pour proposer des critères de performance pour les classes d’exposition en relation avec le risque de corrosion des armatures (XC, XS et XD). Les données d’entrée (par exemple les concentrations de surface en chlorures) ont été affinées à partir des résultats obtenus sur ouvrages anciens. Le modèle Modevie a aussi été affiné pour mieux traiter la pénétration des ions chlorures en milieu non saturé (cas de la classe XS1) ce qui a permis de ne pas disqualifier des formulations à base de ciment Portland qui ont fait leurs preuves par le passé. La modélisation a aussi permis de définir les critères de performance permettant d’effectuer des modulations d’enrobage et d’optimiser ainsi les structures en béton armé. Il reste des améliorations à apporter concernant la modélisation de la phase de propagation de la corrosion, à cette fin des prismes et de nouveaux corps d’épreuve en béton armé (dont certains sont fortement instrumentés) ont été fabriqués et installés en site de vieillissement naturel.

Groupe de travail « Cartographie des bétons et variabilité » :
Les résultats de caractérisation obtenus sur une large gamme de bétons (42 formulations avec différents ciments/liants, différents granulats, différents rapport eau sur liant, …) constituent une base de données très riche à partir de laquelle des critères de performance ont pu être proposés (par traitement statistique) et comparés aux critères issus des travaux de modélisation. Cette double approche (avec en parallèle les résultats obtenus sur ouvrages anciens) a permis la définition de critères de performance robustes à partir d’un arbitrage effectué collectivement au sein du panel d’experts du Projet National. Par ailleurs les études de variabilité spatiale et temporelle ont fourni les éléments nécessaires pour une définition sécuritaire (tout en restant raisonnable) des marges de sécurité nécessaires en phase de qualification des bétons.

Groupe de travail « Contractualisation de l’approche » :
A partir de l’exploitation des différents résultats et en s’appuyant sur les méthodes d’essai établies dans le cadre du projet, une méthodologie d’application de la méthode de justification performantielle a pu être proposée. Un projet de fascicule de documentation associé a été transmis à la commission de normalisation des bétons dans le but d’y faire référence dans la norme béton NF EN 206/CN, dont une nouvelle version devrait être publiée en début d’année 2022. Les principes suivis pour cette méthodologie consistent d’une part à fournir, pour chaque classe d’exposition (hormis XF3 et XF4 qui sont traitées dans d’autres documents), des outils performantiels fiables permettant de déroger aux règles classiques de prescription de composition maisaussi de définir les dispositions appropriées en termes d’assurance qualité afin de sécuriser la démarche.

Groupe de travail « Communication » :
Les principaux résultats du projet ont été présentés lors du colloque GC2021 en juin.
La dernière réunion du Comité de Suivi International s’est tenue en octobre. Les échanges avec les experts internationaux, pour la plupart impliqués dans les travaux de normalisation en cours (concernant l’introduction d’approche performantielle des ERC dans l’EC2 et dans l’EN 206, ont permis d’assurer un lien constant entre les travaux du PN et les travaux européens en cours sur les ERC.